Zola CONTRE les impressionnistes ! Revirement ou continuité ? _______________ Retour à l'accueil sur l'histoire de l'art impertinente / Manet : Ces fameux Salons / Déjeuner sur l'herbe, la maladresse grivoise. / Y-a-t-il eu scandale pour Olympia? / Analyse sous un point de vue pictural : Le corrigé de l'Olympia de Manet.(6) / le Christ mort aux anges de Manet.(5) / L'opinion de Monet, Cézanne, Courbet,... sur Manet Surprenant ! / Zola CONTRE Manet, Monet et les impressionnistes Une lucidité tardive / Manipulations sur Le combat du "Kearsarge" et de "l'Alabama" (5) / Mon opinion sur sa production - En 1879, alors qu'il défendait jusque là les impressionnistes, Zola donne une
critique surprenante. Il explique la longue lutte de Manet pour s'imposer "par la difficulté
qu'il rencontre dans l'exécution, sa main n'égale pas son oeil. Il n'a pas su se
constituer sa technique...Lorsqu'il réussit un tableau, celui-ci est hors ligne... mais il
lui arrive de s'égarer et alors ses toiles sont imparfaites et inégales... - La description que donne Zola dans son roman "l'oeuvre" (édité en 1883
en feuilleton et 1886 en roman) n'est pas tendre. Publié après la mort de Manet,
Zola décrit un peintre du nom de Claude Lantier qui est une synthèse de Manet et de
Cézanne : ce peintre est un génie raté incapable de terminer une peinture,
rectifiant continuellement son tableau (comme Manet), mauvais époux, mauvais père,
mauvais amant, ne pouvant subvenir aux besoins de sa famille et qui finira par se suicider
près de son dernier tableau car comprenant qu'il n'est qu'un mauvais peintre. Pire encore,
il rate son enterrement car personne n'y assiste. Zola a décrit un peintre minable qui
correspond en partie à Manet ! - En 1889, Zola refusera de participer à la souscription pour l'achat de l'Olympia. La même année, Huysmans racontera perfidement à Goncourt que "dans cette maison (de Zola) qui ne possède pas un objet d'art, le portrait de Zola par Manet on l'a relégué dans l'antichambre". - En 1896, Zola donne au Figaro un long article , bilan de 30 années de luttes. Il cite
plusieurs "artistes de grand mérite" dont le peintre de bataille Detaille, ayant
comme son maître Meissonier un style académique : "...Detaille, d'une précision
et d'une netteté admirables..." Zola cite Alfred Stevens ,"qui a également conquis la maîtrise par sa
sincérite si fine et si juste". Il citera Bastien-Lepage et Gervex, élèves de peintres académiques comme Cabanel et influencés par l'impressionnisme. Il citera M.Roll élève du peintre académique Gérôme pour le tableau Grève de mineurs où il y a de la puissance. Ces textes laissent penser à un revirement de Zola s'éloignant des
impressionnistes pour d'autres artistes plus académiques. Mais Zola défendait plus
généralement le réalisme et avait horreur de la mièvrerie que l'on peut
trouver par exemple dans certains tableaux de Bouguereau. Il aura des remarques "viriles" du type :
"Il y a deux mille tableaux, il n'y a pas un seul homme !" (1866) ; en parlant de Monet et de son
tableau Camille "...voilà un homme dans la foule de ces eunuques...". (et les femmes
peintres qui exposaient ?). Ainsi, Zola n'aimait pas la peinture faite de "ciel de pacotille, toute
de clinquant et de papier de soie...". Rappelons l'ambiance noire de son oeuvre littéraire.
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