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Art ? Argent ? Artgent ! Pourquoi les financiers dans l'art ?/ leur influence sur le public/ un monde dérisoire Tutelle littéraire /
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FRIC ! Pourquoi les banquiers dans l'art ? Plus que l'oeuvre, les financiers achètent le génie de l'artiste et la notoriété des anciens propriétaires de l'œuvre afin d'augmenter leur renommée et d'entrer ainsi dans l'élite. Ainsi collectionner de l'art à New York, c'est devenir un notable estimé par l'élite sociale new-yorkaise. Qui a dit que l'art n'était pas utile ?! Ainsi, acheter "L'origine du monde" de Courbet, c'est acheter le génie de Courbet ainsi que la
célébrité du psychanalyste Lacan, ancien propriétaire. Détenir un prix record lors d'une vente aux enchères chez Christie's ou
Sotheby's est intéressant en terme d'image car cette affaire financière
incertaine est transformée en événement médiatique mondial
à travers la télévision, la radio, les journaux, Internet : la maison
Christie's emploie 38 personnes à travers le monde dans ce seul but. Remarque : Ce gain de gloire ne leur coûte rien ou pas trop car ils revendent ensuite. Cette spéculation permet même d'avoir des profits (en moyenne) mais avec un taux de rentabilité nettement inférieur et de manière plus risquée qu'avec les placements financiers usuels. Des financiers comme les Rothschild marquent ainsi la vie artistique. Quelle en est la conséquence? Les achats concernent en priorité l'art moderne et en priorité les impressionnistes au détriment de l'art ancien : pour comprendre un tableau ancien, il faut en effet plus de recherche intellectuelle et d'érudition que pour un tableau impressionniste plus proche de nous. La liste des records de prix sur 168 ventes de 1985 à 2000 montrent qu'à 5 artistes correspond 50% des acquisitions : Monet (26), Picasso (24), Van Gogh (18), Cézanne (10) et Renoir (9). La publicité effectuée ensuite sur ces records produit un conditionnement important sur le(s) public(s). Qui ne connaît pas Picasso ou Van Gogh ? D'un autre côté, chaque individu a une capacité limitée de mémorisation des noms d'un domaine et ne peut donc se concentrer que sur ceux qu'il connaît : la publicité lui rappellera régulièrement le nom des plus connus qu'il faut apprécier! (pour être convaincu de ce fait, faites un test sur un domaine qui constitue pour vous une détente : vous allez être surpris !) L'intervention des financiers, en entraînant une demande pour ces superstars, renforce la "starisation" de quelques artistes impressionnistes au détriment des artistes présents et passés. Ce monde artistico-financier est dérisoire comme le montre les points suivants. - La valeur des œuvres est très instable à court terme Le prix dépend du prestige des anciens propriétaires, du nom des maisons de vente (Christie's, Sotheby's, Phillips), du lieu de vente, du battage publicitaire , des histoires associées à l'œuvre (voir page sur les Pré-impressionnistes.), ... peut-être de l'oeuvre ! - Des exemples d'achat qui font réfléchir : Lors de la vente des souvenirs du duc de Windsor et de sa femme Wallis, une petite boîte blanche (datant de 1937 sur laquelle était amoureusement inscrit par la duchesse "un morceau de notre gâteau de mariage") a été estimé 500 dollars et a été vendu 29 900 dollars. Cela fait penser à de l'art contemporain, une certaine boîte de M. ... Le record pour un ours en peluche est de 110 000 livres, pour une batte de base-ball 63 000 dollars en 1994,... Yves Klein a présenté une exposition de 11 tableaux bleu outremer foncé, rigoureusement identiques en ton, valeur, proportions et dimensions vers 1957. La seule différence était les prix qui étaient tous différents : les acheteurs choisirent parmi les 11 tableaux, chacun le leur et payèrent le prix demandé ! Yves Klein est vraiment un génie du ... commerce ! - La cote d'un artiste n'est pas absolue dans le long terme et peut chuter. Le statut de génie n'est pas éternel ! Génie, accroche toi à ta place ! Les prix des tableaux dépendent en partie d'un phénomène de mode. Les spécialistes révisent de manière permanente leur échelle des valeurs selon des motifs complexes. Certains peintres connus et estimés à leur époque ont été ensuite presque oubliés pour être redécouverts par la suite et faire monter très haut les enchères : Le Greco, Vermeer, Turner, Jacques Louis David. D'autres fort estimés à leur époque, ne rencontrent plus qu'un intérêt limité : Jean Dominique Ingres, Dante Gabriel Rossetti,... L'art contemporain (contemporain pris au sens propre) est très sensible à la conjoncture : les peintres impressionnistes ont subi le contrecoup du Krach de l'Union générale de 1882 ; après la crise boursière de Wall Street de 1962, on a pensé que l'art abstrait était fini. La valeur marchande des tableaux des musées chuterait de façon spectaculaire s'ils étaient mis en vente : ils perdraient en rareté et le marché tendrait vers la saturation. Lien externe Copyright Philippe Declerck |
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