le faible soutien des impressionnistes aux jeunes peintres _______________ Suite au succès de l'impressionnisme, une nouvelle génération de peintres adeptes des couleurs vives arriva qui furent classés ou se classèrent de leur propre gré comme impressionnistes : Paul Signac, Paul Gauguin, Odilon Redon,... Se posa alors la question de l'exposition de ces jeunes peintres si les anciens ne les prenaient pas sous leur protection. Monet vers 1880 "...La petite église est devenue une école banale qui ouvre ses portes au premier barbouilleur venu". Cela s'adresse à la fois à Raffaelli dont Degas a imposé la présence et à Gauguin qui figure pour la seconde fois auprès des impressionnistes et que Monet ne peut souffrir. Gauguin manifestera son caractère autoritaire en mettant à la porte de la salle impressionniste en 1879 le jeune Signac qui prenait des croquis en lui disant "on ne copie pas ici, monsieur". Pissarro fera admettre difficilement Signac et Seurat. Gauguin qui avait déjà exposé avec les impressionnistes de 1880 à 1882 était opposé à l'idée d'ouvrir les portes "aux nullités et aux élèves de l'école".
A la préparation de la septième exposition de 1882, Gauguin déclare "je ne puis servir de bouffon à M. Raffaelli" Caillebotte en 1882 dont les amis de Pissarro (Gauguin, Guillaumin et Vignon) ne souhaitent pas la prêsence, doit son invitation à l'insistance de Monet qui êcrit à Durand-Ruel : "Je n'en veux aucunement à aucun des trois peintres qui pour moi ne peuvent que nuire à cette exposition, mais vous avouerez que si j'accepte leur voisinage pour supprimer celui de Caillebotte qui, s'il a fait hurler, a aussi beaucoup fait pour la réussite de nos expositions, j'ai le droit d'être singulièrement jugé par lui... Si l'on m'oblige à me séparer de Caillebotte qui est mon ami, que Pissarro se sépare de l'un des siens."
Il ne manque plus que l' harcélement moral pour avoir la totale ! Degas et Berthe Morisot étaient pour l'extension de l'exposition à presque tous les nouveaux peintres. Dans ce contexte la huitième exposition impressionniste de 1886 s'appela simplement "Huitième exposition de peinture" et accueillit les protégés de Degas, Seurat et Signac mais pas Monet, Renoir, Sisley et Caillebotte. Ainsi, lorsque l'on commence à avoir un peu de succès, on est prêt à démolir ou savonner la planche pour pas que les autres puissent s'y accrocher ! On a presque "Les post-impressionnistes refusés au Salon par le jury des ... impressionnistes !" Dans le même genre, les fauvistes refuseront le cubiste Braque qui exposera au salon d'automne en 1907 qu'avec qu'une seule toile toutes les autres ayant été refusées. L'année suivante, 5 sur 7 ne sont pas admises ! C'est à leur propos que Matisse, membre du comité, prononce la phrase "petits cubes" dont découlera le terme "cubisme". Copyright Philippe Declerck |
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