Plus de la moitié des impressionnistes étaient des fils ou filles de riches (3 Banquiers, 1 haut fonctionnaire, bourgeois et commerçants) ce qui leur permettait de vivre pour la plupart de leurs rentes. Gauguin vivait de ses affaires et de spéculations. Le moins chanceux sera Renoir fils de tailleur qui devra vivre exclusivement de son travail (et peindre à l'occasion des stores !). La chance de sa vie a été d'avoir des copains riches !

Il est amusant de constater qu'actuellement des financiers achétent très cher des toiles d'enfants de financiers !

Les impressionnistes à l'exception de Sisley ont commencé à percer vers 1880 et surtout 1886 (exposition américaine réussie qui suivra l'inauguration en 1885 dans la baie de New York de la colossale statue de La liberté éclairant le monde) ce qui correspond à une carrière moyenne de peintre : en 1880 Pissarro a 50 ans, Manet 48 ans, Degas 46 ans, Cézanne 41 ans, Monet 40 ans, Morisot 39 ans, Renoir 39 ans, Cassatt 36 ans.

Remarquez l'année 1886 qui est la fin définitive des expositions collectives des impressionnistes : ils n'avaient plus besoin de ce support pour être lancer .

(il suffisait qu'ils vivent assez longtemps, voir Van Gogh...!)

- Alors qu'en 1880, Durand-Ruel avait payé au total 10.000 francs à Sisley, Pissarro et Degas, il versera 7 fois cette somme l'année suivante 1881.

- 1880, exposition à la vie moderne. Grand succès.

- Exposition à New York en 1886 : succès complet avec l'achat de collectionneurs importants

Caillebotte

- Riche, il est issu d'une famille de bourgeois. Son appui financier permettra la troisième exposition de 1877 et il achètera de nombreuses toiles impressionnistes.

Cézanne

- Fils de banquier qui avait la seule banque d'Aix-en-Provence avec un partenaire minoritaire: la banque Cézanne-Cabassol

- Vollard lui achètera 200 toiles en 1895 pour une somme de 80.000 à 90.000 francs. En 1899, la vente de la collection Chocquet atteignit de bons prix.

- Américaine fille d'un banquier qui aidera financièrement Durand-Ruel au bord de la faillite vers 1877 environ

- Famille de banquiers avec une faillite en 1874 qui touchera personnellement Degas

Connaissant bien la bourse et spéculateur, il gagnera 35000 francs vers 1879 avant que la crise boursière de 1882 ne limite ses affaires. Pissaro le décrit comme "un terrible marchand" et un "boursier" ayant le goût du luxe. Vers 1880, Gauguin dit à Manet "Je ne suis qu'un homme d'affaires peignant à mes moments perdus"

- Fils de fonctionnaire du Ministère de la Justice, famille assez aisée propriétaire d'une soixantaine d'hectares à Gennevilliers

- fille du préfet du Cher qui aura ensuite un poste administratif à Paris

- Fils d'un important commerçant dans la quincaillerie qui sera ruiné par un krach de mines d'or.

- La fortune semble enfin lui sourire à une vente aux enchères de 1873 où cinq de ses paysages furent adjugés 2570 francs à un acquéreur anonyme.

En 1890, 2 toiles atteignent des prix élevés (2100 francs et 1400 francs). Sa situation s'améliore définitivement en 1892 (62 ans).

Monet

- Son père participe a des affaires d'épicerie en gros avec son beau-frère.
Sa tante Lecadre artiste amateur lui donnera une pension jusqu' a sa mort environ 1870.

- Très dépensier, la correspondance de Monet avec Bazille consistera à des demandes d'argent à l'insistance souvent choquante. Mais Bazille meurt à la guerre de 1870. Il aura d'excellents résultats financiers en 1872 et 1873. A partir de 1881 Monet ne connaîtra plus jamais la "misère" c'est à dire qu'il ne dépensera pas plus qu'il ne gagnera ! Après 1883, il détournera même le cours d'un bras d'une petite rivière l'Epte pour son jardin de la maison de Giverny ! Pis encore, pour terminer la peinture d'un tableau d'un grand chêne dans la creuse qui avait été interrompu au début du printemps par trois semaines de mauvais temps, il ira voir le maire qui mettra sur pied une équipe de paysans qui enlèvera jusqu'à la dernière feuille de l'arbre !

- Le plus modeste : fils de tailleur (de vêtements ou de pierres ?). Son frère et son beau-frère sont graveurs en médailles

- Renoir faisait le portrait de personnes de la haute bourgeoisie ce qui semblait devoir faire sa fortune vers 1878. Pissarro écrivit "Je crois que Renoir est lancé", "Tant mieux ! C'est si dur, la misère !" (heureusement que Renoir n'était pas au courant qu'il était libéré de la figuration par la photographie !). Il sera célèbre en 1899. Il disait de Durand-Ruel "Il a transféré le commerce des tableaux du domaine de la décoration [...] à celui de la spéculation."

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