Les Anges au tombeau du Christ (le Christ mort aux anges)
de Edouard Manet.


Huile sur toile, 179,5x150 cm. Salon de 1864

_______________

Retour à l'accueil sur l'histoire de l'art impertinente / Manet : Ces fameux Salons / Déjeuner sur l'herbe, la maladresse grivoise. / Y-a-t-il eu scandale pour Olympia? / Analyse sous un point de vue picturale : Le corrigé de l'Olympia de Manet.(6) / le Christ mort aux anges de Manet.(5) / L'opinion de Monet, Cézanne, Courbet,... sur Manet Surprenant ! / Zola CONTRE Manet, Monet et les impressionnistes Une lucidité tardive / Manipulations sur Le combat du "Kearsarge" et de "l'Alabama" (5) / Mon opinion sur sa production

Le Christ aux anges a été exposé au salon de 1864 après le le déjeuner sur l'herbe (le bain) au salon annexe des refusés et juste avant l'exposition de l'Olympia en 1865. Il fera encore rire les "malveillants" car le Christ aux anges est en effet un condensé de maladresses et de prétextes à rire. Visiblement, ils n'ont pas du faire beaucoup d'efforts pour trouver des blagues...

La réputation de peintre maladroit et comique a donc pu être étayée par plusieurs tableaux successifs ce qui n'a pu qu'amplifié la bidonade des spectateurs devant Olympia qui était pourtant un peu mieux réussi. Chaque tableau raté grillera encore plus Manet et préparera la risée du suivant. A chaque salon, les visiteurs endimanchés devaient probablement chercher spécialement ses tableaux pour se détendre un peu dans le cadre solonnel du Salon.

Observons ce tableau (sérieusement !)

Seuls les anges sont corrects. Censé representer un mort supplicié sur une croix donc torturé, Manet a peint un solide gaillard aux épaules de déménageur montrant son petit ventre rond dans une position grotesque. On est loin des Christ décharnés montrant leurs côtes. Pour le coté dramatique, c'est raté :

Ce mort respire la santé !

Remarquez le visage nettement plus foncé que le corps. Un coup de soleil ? Son oreille droite décollé comme collé sur le tableau et nettement non symétrique avec la droite. A gauche du visage, cela doit être la main de l'ange faite très naivement.

La main droite est comme teinté au brou de noix. Qui ne dit pas que ça fait cracra ? Quelques historiens de l'art, quelques littéraires hallucinés...

La main gauche est dans le même état que la droite pour la "couleur" mais en plus c'est une main avortée, un moignon. Manet n'a pas réussi à faire cette main. On remarquera que la main gauche de l'ange est caché par un drap qui a peut-être été surajouté pour dissimuler la maladresse de Manet.

Des pieds dodus !



L'avis de critiques à propos de Les anges au tombeau du Christ 1864

Auguste-Joseph Du Pays dans l'illustration écrira que Manet manie un pinceau trempé dans l'encre et, maladroit, le laisse tomber à tout moment, éclaboussant la toile. Saint-Victor ironise sur le "Christ à la cave, soutenu par les deux ramoneurs ailés". Théophile Gautier qui reconnaît cependant les "vrais qualités de peintre" de Manet, écrira ".. à des teintes crasseuses, à des ombres sales et noires dont jamais la résurrection ne le débarbouillera...". Hector de Callias (journaliste) souligne une caractéristique à ses yeux choquant, qui est la stridence soudaine des ailes azur dans un ensemble de blancs et de noirs. Théophile Thoré (avocat puis critique) se moquera gentiment de ces ailes très coloriés.

Copyright Philippe Declerck

Me contacter.