Grève !

ATTENTION ! GREVE GENERALE DES ARTISTES PLASTICIENS !

Ils sont trois ? Ils sont dix ? Ils sont cent ? Ils sont mille ou cent mille ? Nul ne le sait. On va bien voir dans les jours qui viennent. On l'ignore ! Même la préfecture de police, qui comptabilise toujours à la baisse par principe, est muette à ce sujet. (?) Quant au Renseignements Généraux, qui ont dépêché sur les lieux trois officiers de police (deux en tenue de ville, un en rapin et le dernier en plombier, selon le Canard EnchaînéŠ) ils ont appris, à leur grande déconvenue, que la Grande Chaumière n'existait plus depuis plusieurs années.... A que cela ne tienne, ont-ils immédiatement réagi. En voiture banalisée, sur un nouveau renseignement réactualisé, obtenu auprès d'un concierge du quartier (contre un paquet de cigarettes de contrebande saisi, justement, le jour précédent à Barbes) nos trois hommes se sont précipités successivement, au Théâtre de la ville (manque de pot Bongio était à Montbeliard ce jour là !) puis à Main d'œuvre à Saint Ouen (où il n'y avait pas une âme qui vive...) et, enfin, au Cube, à Issy les Moulineaux (où le député-maire participait à une émission de TV sur un marché à la sortie du métro). Autant de lieux branchés techno, où on a toutes les chances de trouver quelques artistes, aujourd'hui, si on les cherche bien, et, par conséquent, c'est-à-dire logiquement, les meneurs les plus dangereux de cette grève (?) Une grève tout à fait inopportune pour le gouvernement en période pré électorale, comme d'ailleurs pour les partis politiques, toutes tendances confondues, sans distinction.

Non, l'idée de cette grève n'a pas commencé par germer dans l'esprit d'un artiste soutenue, contre vents et marées, par la DAP, ou par le cabinet du ministre de la culture, et, pour une fois, on l'a échappé belle ! Car, rassurez-vous, ce n'est pas Jeff Koons, ni Buren (il faut bien le dire, car il faut bien soutenir les artistes français quant on voit ce qui se passe pour eux à l'étranger...) en personne qui en a eu l'idée. L'idée de la grève, même si elle n'est pas réaliste, s'est imposée, d'un instant à l'autre, d'elle-même, chez un artiste, ma foi à l'esprit assez rudimentaire, mais empreint d'un bon sens lumineux. Cet artiste, peintre d'origine, (mais attention, il faut pas croire, capable aujourd'hui de faire de l'infographie !) a fait le raisonnement suivant : si j'arrête du jour au lendemain de fourguer de la marchandise à ma galerie, au centre d'art contemporain du coin, au FRAC de haute Normandie ou d'ailleurs, voire au Palais Tokyo (dans meilleur des cas) que va-t-il donc se passer ? Il était lui-même étonné de la pertinence de sa propre question. Une question de simple bon sens, qui lui faisait prendre conscience, soudain, dans le système de l'art, de la place centrale, singulière et unique que l'artiste occupe finalement, comme seul et unique producteur de biens une situation de fait que très peu d'artistes sont conduits à revendiquer dans le cours d'une vie tout simplement parce qu'ils n'y pensent pas. Une vie passée, finalement, à vivre aux crochets de leur première, deuxième ou troisième femme, à manger des clopinettes, à transporter à leurs frais du matériel, d'un endroit à l'autre sans assurances, à respirer de la térébenthine à longueur de journée et à vivre du RMI. Et c'est pour cela, que d'un instant à l'autre, l'artiste rudimentaire en question, a pris conscience de l' in-dis-pen-sa-bi-li-té qui était la sienne, qu'il a pu retrouver alors toute sa dignité, sa sérénité, sa confiance en lui. Et où il a décidé derechef d'entraîner tous ses collègues plasticiens comme un seul homme dans la GREVE GENERALE ILLIMITEE, qui se déclare aujourd'hui.

L'action de communication entreprise déclinera au plan national dans le temps les thèmes suivants (entre autres) :

LA CONSTITUTION DE SON COMITE DE GREVE ET SES DIFFICULTESŠ