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- La démocratie en art ? Réalisable ... en dehors de la France !
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- Les lettres de Richard Rodriguez
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1ère rencontre nationale des artistes plasticiens septembre 2003 / Programme / 3 Forums / Transparence 1 / Transparence 2

" L'art du futur "
(Arte el futuro azzardere ne definizione)

Colloque de Génes, Italie, 6 et 7 décembre 2002 .

GALERIE LES CONTEMPORAINS

La ville de Génes, depuis le dernier G8 et les événements qui l'ont marqué, joue un rôle symbolique et culturel prépondérant dans le renouvellement des idées et des modèles. Génes, par ailleurs, sera la ville européenne de la culture en 2004, avec des expositions qui ont été confiées à Pierre Restany et Germano Celant.

A Génes, en Italie, s'est déroulé les 6 et 7 décembre 2002 un colloque ayant pour thème " L'art du futur " (Arte el futuro azzardere ne definizione). Participaient à ce colloque de nombreux intellectuels historiques de l'université de Bologne, comme Franco Berardi, initiateur du mouvement des radios libres, des critiques d'art, comme Angéla Madesani et Sandro Ricaldone, des collectionneurs comme Enrico Pedrini et Giorgio Teglio, des galeristes comme Caterina Gualco et Galleria Neon, des artistes comme Tommaso Tozzi, fondateur du site www.hackerart.org et le groupe v-ideart, enfin, les fondations Ratti et Teseco. Ci-dessous, la communication faite par Fred Forest, qui a alimenté la discussion tout au long du colloque.

 

POUR UN ART ACTUEL

par Fred Forest, artiste et professeur des universités.

 

Le futur de l'art réside dans la disparition du système de l'art tel qu'il existe actuellement. Un système dans lequel les artistes pour une bonne partie, asservis aux lois du marché, ne sont devenus eux-mêmes, trop souvent, que des commerçants, des managers et des producteurs à la commande. Un système dans lequel la puissance économique, depuis vingt ans, avec le marché international, impose ses diktats et ses valeurs et, grâce à la puissance du système de diffusion dont elle dispose, place sous influence le public et conditionne le goût. Les musées d'art contemporain sont eux-mêmes sous la dépendance de ce système. Ils ne sont plus là, avec la critique d'art, que pour entériner, cautionner et labelliser une marchandise, dont le marché international a décidé de lancer les produits.

Dans cette dérive marchande la fonction première de l'art a été perdue de vue. Nous pouvons constater que l'art a cessé de poser les questions du sens, pour se fourvoyer dans de la pure décoration rétinienne, de vaines et dérisoires provocations, quand ce n'est pas dans de l'infantilisme au premier degré, pour tenter, coûte que coûte, d'épater le bourgeois. Les artistes, eux-mêmes, portent une grave responsabilité dans cette situation, du fait de leur laxisme et leur complaisance à se laisser manipuler pour pouvoir pénétrer le système et à en retirer les avantages subséquents. Le nombre des heureux élus restant toujours dérisoire, en regard du nombres de candidats qui se pressent vainement au portillon. Au résultat, ce sera un leurre dans lequel ils auront perdus une partie de leur âme et de leur intégrité, sans aucune autre contrepartie que l'amertume de leur échec. Il va de soi que la création et la production de l'art ne devraient jamais être considérées et vécues comme des activités professionnelles, pour ne pas se trouver à la merci de commanditaires, dont la préoccupation première n'est certes pas le questionnement critique. J'ai en mémoire un documentaire diffusé par la TV nationale française où l'on peut voir le galeriste Pierre Nahon dans l'atelier de Dado lui demandant de supprimer un des élément de son tableau, sous prétexte qu'il risquerait de rendre plus difficile sa vente à un collectionneur…L'histoire ne dit pas si Dado s'est exécuté ou non, mais s'il a voulu conserver de bons rapports avec le marchand, son principal "vecteur" économique, on ne saurait lui en vouloir de l'avoir fait…Les artistes s'auto-censurent avant même d'avoir eu a subir des reproches. Ils empruntent des modèles obsolètes dans la cadre de la permissivité d'une société de consommation où le sexe est devenu lui-même " politiquement correct", et dont la provocation facile est souvent la seule qu'ils s'autorisent.

Oui, le futur de l'art réside dans la disparition du système de l'art tel qu'il existe actuellement.

Si on jette un regard rétrospectif sur les vingt dernières années, on constate à travers les grandes manifestations internationales combien l'art contemporain prisonnier d'un système marchand est resté en dehors des grands problèmes de notre temps. A part quelques exceptions notables, il s'est tenu en dehors des grands bouleversements politiques (la chute du communisme) les questions et les préoccupations de la survie de la planète (écologie), les effets de la mondialisation (géopolitique) les avancées génétiques et bio-technolgiques, les grands maux de la planète (le sida) les développements des communications ( Internet), la montée de la violence (violence urbaine et terrorisme international) . Au pis-aller, l'art contemporain dans son absolue futilité, n'aura été qu'un témoignage involontaire sur une société de consommation à la dérive, avec des ersatz d'art, comme ses autruches empaillées ou ses bouledogues en fer blanc, qui atteignent des sommets dans des ventes publiques subtilement manipulées.

Ce qui est grave, c'est qu' à travers ce système de l'art ce ne sont plus les artistes eux-mêmes qui fondent les valeurs, mais que les valeurs et les symboles de notre société sont crées de toute pièce par la puissance économique, relayée par des systèmes d'information spécialisés à son service. Dans ce contexte, les musées, hors du jeu, ne font qu'entériner et acheter la marchandise. Et cela fait vingt années que la situation perdure

Faut-il s'abandonner au découragement devant la généralisation de telles manipulations ? Certes non ! Les artistes dans un dernier sursaut de conscience, doivent assumer la responsabilité qui est la leur, s'ils veulent encore mériter le nom qui leur est dévolu. Ils sont dans ce système les seuls producteurs de bien et de valeurs. Ils doivent en reprendre la maîtrise dans un rapport de force qui risque de s'infléchir à leur avantage sous l'effet conjugué de leur volonté et des outils de communications technologiques de création et de diffusion qui sont désormais à leur portée.

On pourra toujours dire que c'est là une pure utopie. C'est faux. Non seulement j'en apporte les preuves, mais j'en fais aussi, personnellement, la démonstration par ma propre pratique artistique. Je suis prêt à collaborer d'égal à égal et en bonne intelligence avec des galeries et des institutions, mais en réalité je n'ai plus besoin d'elles. J'ai des centaines de milliers de visiteurs sur mes sites Internet (j'en ai une vingtaine…) (1) qui d'un bout à l'autre de la planète, peuvent prendre connaissance de mon travail. J'ai la maîtrise et la totale liberté de ma production. Je suis en position, conformément à la responsabilité qui est celle de l'artiste d'assurer une fonction sociale et critique de questionnement, de dire du bien ou du mal de qui me plaît, que ce soit Mr Berlusconi, du pape ou de Madona, sans que personne ne me tienne par la main, ou par… le porte-monnaie.

Tous les signes autour de nous disent que nous changeons de culture.

Le système de l'art contemporain tout entier, encore régi par l'économie de l'objet, va devoir un jour ou l'autre s'adapter à l'économie de l'immatériel et du numérique, et après avoir été contemporain, l'art sera tout simplement "actuel", pour répondre à la fonction de "spiritualité sociale" qui est la sienne.

(1) www.fredforest.org,

www.webnetmuseum.org,

impertinent.info/giga/livre.php,

www.fredforest.org/proces.

 

 

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